Iroha

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Iroha

Tori naku kowe suyume sama seMiyo ake wataruhin kashi wo.Sorairo haeteoki tsu heniHofune murewi numoya no uchi.

“ い ろ は に ほ へ と
ち り ぬ る を
わ か よ た れ そ
つ ね な ら む ”
“ う ゐ の お く や ま
け ふ こ え て
あ さ き ゆ め み し
ゑ ひ も せ す ”
Iroha
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    Aliyev Yuna L.
    Aliyev Yuna L.


    Un nom, une pile de document, une photo et une « demande » d’aller chercher la personne qui corresponds tout à l’obligeant de lui faire signer des papiers au port de Osaka au Japon. Demande qui en disait long sur l’observation de cet effrayant personnage puisque de ce que je savais, « Yuna » ne savait pas parler japonais.
    Qu’avait-il découvert de plus sur moi ? Parce que même si je comptais sur le fait qu’il se fiche en réalité de savoir si je parlais ou non la langue pour m’y envoyer, j’avais la nette impression qu’il savait très bien faire comme s’il ne savait pas. Restais à savoir ce qu’il savait… cet homme me mettait assez mal à l’aise. Enfin pas que lui…

    Je n’avais pas broncher, prenant ce que l’on m’avait donné pour faire le voyage. Six heures de bateau… douze aller-retour et je ne savais pas comment aller réagir la personne que je devais retrouver. Surtout qu’avec ce que l’on m’avait dit avant de partir, à sa voir « inutile de lui dire mon nom parce qu’il ne me connais pas », je doutais que cela soit simple. Pourquoi n’était-il pas aller le chercher lui-même ?
    Cela ne faisait pas très longtemps que j’étais « ici » alors je ne me sentais pas extrêmement bien à l’idée de quitter l’île comme ça, comme si cette dernière était le seul point de repère que j’avais dans ce monde. Enfin ça, c’était sûrement le cas.

    Je poussais un énième soupire en descendant du navire, tenant mon sac sur mon épaule tout en cherchant des yeux l’adresse que l’on m’avait donnée. Le café-restaurant, l’Hemingway Osaka, était sensé être à 120m de là… ah, trouvé… nouveau soupire. J’espérais qu’il serais moins catastrophique que l’homme qui m’avait envoyé là.
    Il ne fallut que trois minutes pour réduire la distance qui me séparait du lieux et une minutes supplémentaire pour capter la tignasse presque violette de mon futur interlocuteur. Au moins, cela avait été simple. Je soupirais avant de tirer la chaise en face de lui sans même une salutation, tirant la liasse de document de mon sac ainsi qu’un stylo pour les poser sur la table en face de lui, faisant attention de ne rien heurter.

    - Le prochain navire est dans deux heures.

    Bien droit sur ma chaise, je le fixais de mon regard hétéroclite, un air totalement neutre et que peu concerné par ce qui se passait autour de moi. Pourtant, ce n’était pas que j’ignorais totalement la chose tout de même seulement… j’avais pris l’habitude de m’en détacher. A quoi bon se soucier de ce qui allait disparaître ?
    La vision apocalyptique de mon monde se superposa à ma vision actuel et mon regards se fit un peu plus détaché encore alors que je me perdais lentement entre deux mondes. Je ne ressentais pas les autres… j’étais vraiment seul cette fois alors… est-ce que j’allais pouvoir le sauver ? Ou est-ce que j’allais simplement être condamner à errer sans solution et à vivre cette fin encore une fois ?

    Mes yeux se reposèrent sur toi qui me faisait face, ne te voyant qu’à moitié. La personne qui m’avait envoyé te chercher et qui semblait tout savoir, savait-elle cela ? Je l’avais tué une première fois, le savait-elle ? Et toi, que dirais-tu en sachant quel genre d’être avait été envoyé te chercher ?
    Babysitting 2.0
    Vendredi 12 juillet 2024
    Baishô Tetsuya
    Baishô Tetsuya


    L’attente est longue.
    Elle était déjà assez languissante, faisant passer le temps avec une telle lenteur que j’avais l’impression que tout autour de moi marchait au ralenti. J’ai vécu chaque instant avec une telle intensité que j’en suis blessé. Éreinté. Mes recherches n’ont pas abouti, mais ai-je réellement mené de véritables investigations ? Avec un peu de réflexion, je me rends compte que j’ai surtout bataillé autant pour mon pays que contre ma peur de la solitude. Celle dans laquelle je m’entêtais à rester jusqu’à ce qu’une personne soit trop bornée pour me laisser seul… jusqu’à son trépas. Il me semble même avoir eu la crainte de perdre mes racines pour ne jamais aller plus loin que les frontières de mon pays. Comme si une chaîne me rattachait à lui, comme si je ne pouvais accepter qu’il puisse aller ailleurs, m’abandonnant en ces lieux.Pourtant, au fond de moi, je sais qu’il aurait pu revenir n’importe où. Je sais que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même de ne pas l’avoir trouvé plus tôt. Mais à quoi bon, maintenant ? A quoi bon chercher plus amplement ? Mille ans ont passé et rien n’a changé depuis que j’ai quitté la maison intolérante des Baishô. Ma maison familiale. Celle que je ne pourrais plus jamais reconnaître.

    Mon repas me paraît fade…
    Il y a quelques jours, j’ai rencontré un homme, le chef du clan Musashi si j’en crois ses dires. Selon lui, une personne me cherche, ce qui l’a amené à me trouver. Un fait étrange puisque je ne connais aujourd’hui plus grand monde qui puisse me reconnaître. A moins que cela ne soit mon correspondant ? Peu importe. Je ne crains pas de me mettre en danger, ma vie ne craignant rien depuis bien longtemps. De plus, comme on a refusé de répondre à mes questions, ma seule solution réside dans l’option de me rendre au café-restaurant, le vendredi 12 juillet 2024 (déjà 2024…) dans les alentours de dix heures. Ce que j’ai fait. Cela fait environ une heure que je suis sur les lieux du rendez-vous et que j’attends l’arrivée de celui qui, apparemment, me cherche. J’aurais au moins aimé pouvoir avoir son nom afin d’être certain de converser avec la bonne personne. Je pourrais presque croire que c’est mon maître derrière tous ces mystères. C’est bien son genre. Mais s’il trouvait cela amusant, cela ne l’est pas pour moi. Je suis fatigué et facilement irritable à cause de ce voyage qui a perdu son sens depuis longtemps.
    Quoiqu’il en soit, j’en ai profité pour prendre un déjeuner et une boisson chaude que j’espérais réconfortants. Malheureusement, je ne ressens aucune satisfaction en mangeant. C’est dommage puisque le plat que j’ai choisi n’a rien de mauvais.C’est ainsi que je pousse un doux soupir de capitulation. Depuis combien de temps ai-je perdu le sens de mon existence ? Quand cela a-t-il débuté ?

    Vous, jeune homme, vous approchez de ma table.
    Vous n’avez rien d’un serveur et, sans me demander mon avis ou me saluer, vous vous installez en face de moi pour me présenter une pile de paperasse accompagnée d’un de ces nouveaux objets nommés “stylo”, le tout avant de m’annoncer qu’un bateau est censé partir dans deux heures. Suis-je supposé connaître le reste des informations alors que personne n’a voulu me donner avant ce rendez-vous ? Ou est-ce devenu une normalité dans ce pays de laisser les autres dans le flou ? Mon regard est digne de l’agacement que je ressens alors que je vous observe. Je n'ai rien à noté de spécifique concernant votre apparence, mais il me semble avoir noté un accent quand vous m’avez dit la seule chose qui vous est passée par la tête. Et, tout en délaissant mon repas, je me rends compte de deux autres détails : votre énergie est digne de celle utilisant le Yuan Qi et vous ne semblez pas tout à fait concentré sur moi bien que vous semblez me regarder. Que devrais-je en déduire ? J’ai seulement envie de m’en aller. Surtout si vous êtes la personne qui me cherche. La conversation m’est déjà désagréable, s’il s’agit bien d’une conversation…

    - Il me semble, monsieur, que vous me devez des explications, à défaut d’être poli. Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Pourquoi me cherchez-vous ? Sans réponse à ces quelques questions, je me verrais dans l’obligation de m’en aller.

    Mon ton est froid. Ferme. Sans appel. Je déteste faire face à l’impolitesse de certaines personnes. Toutefois, celle-ci devient pire encore si elle est couplée avec le manque d’informations. Je suis bien placé pour savoir que celles-ci peuvent être primordiales. Bien sûr, il y a la paperasse qui se trouve devant moi, mais je doute que cela ne soit vraiment utile sans le peu d’informations que je demande. D’autant plus que le crayon doit être le signe que je vais devoir apposer ma signature. Jamais sans une lecture au préalable, ni même avoir des réponses. Je n’y toucherai pas avant que vous n’ayez fait preuve de bonne foi. J’ai beau ne donner aucune valeur à ma vie, je ne suis pas fou au point de la laisser entre les mains de n’importe qui. Je ne suis pas inconscient à ce point. Une tentative d’enlèvement m’a amplement suffit.
    島へ行く?
    Vendredi 12 juillet 2024
    Aliyev Yuna L.
    Aliyev Yuna L.


    Au moins, nous semblions avoir autant de motivation l’un que l’autre… un soupire franchis mes lèvres alors que le son de ta voix m’aidait à me concentrer sur notre échange relatif au lieux de l’ambiance chaotique que je voyais autour de nous.
    Je devais des explications ? Moi ? N’était-ce pas plutôt à moi de dire cela alors que je ne savais même pas pourquoi on m’envoyais te chercher en me donnant simplement ton prénom et ta couleur de cheveux ? Heureusement que le violet n’en était pas une habituelle… Je poussais un énième soupire, parlant d’une voix aussi morne que mon regard.

    - Aliyev. Moi ? Rien. Je ne te cherche pas, je viens comme convenu. Je poussais un autre soupire pour reprendre avant que tu ne mette ta menace à exécution. Je n’avais aucune envie de te courir après. Je n’ai que ça. Les documents sont écrits en japonais ancien, je ne sais pas les lire.

    Je poussais un peu plus les documents vers toi avant de croiser les bras sur ma poitrine tout en t’observant. Si tu te levais pour partir, je n’aurais pas d’autre choix que de t’assommer pour t’emporter avec moi, même si je risquais d’avoir des problèmes par la suite. Quoique, j’en aurais probablement tout autant si je revenait sans toi ou si je ne revenais pas. J’avais peut-être pas de défaut de compréhension sur Amaya mais ce n’était pas le cas ici puisque mon japonais était déjà éloigné de celui que l’on parlait ici. Je pouvais donner l’illusion mais uniquement sur des courtes phrase et ça en allait de même lorsque l’on me parlait.
    Maintenant que j’y pensais, j’espérais que c’était réellement du japonais ancien et que je ne m’étais pas trompé dans mon estimation… « ici » était déjà ancien pour moi…

    J’étais fatigué et le fait de ne pas avoir pu me poser depuis mon « arrivée » y était pour beaucoup. Cela faisait trois mois que j’avais feint une amnésie suite à un enlèvement mais ce gars qui me tournait autour tout en m’ayant forcé à venir sur Amaya ne m’avait pas permis de pouvoir relâcher un seul instant. C’était la première fois depuis ce jour que j’étais sans lui dans les parages et encore, j’avais comme l’impression qu’il pouvait m’épier malgré tout.
    C’était aussi ce qu’il m’avait fait comprendre dans un sens.

    Je soupirais de nouveau, fermant les yeux tout en me pinçant l’arrête du nez. M’enfuir était vraiment une option que j’envisageais de plus en plus… si ce n’était pas mettre d’avantage ma vie en péril que de ne rien en faire. Est-ce que j’aurais la possibilité de retrouver les autres au moins ?
    Ce vœux… c’était sûrement la pire idée qu’on ai jamais eut dans le fonds. En voulant sauver notre monde, tout portait à croire qu’on avait fait plus mal que mieux en plus de se perdre un peu plus.
    Babysitting 2.0
    Vendredi 12 juillet 2024
    Baishô Tetsuya
    Baishô Tetsuya


    Est-ce moi, ou vous n’avez aucune envie de vous trouver là ? Je trouve cela très étrange puisque vous êtes la personne que je devais trouver ici aujourd’hui et que vous me donnez des documents dont je ne connais pas le contenu. Vous n'êtes, de ce fait, pas le seul à vouloir soupirer. Pour être tout à fait franc, j’aurais préféré passer les dernières heures à essayer de dormir un peu, même si je doute que j’aurais réussi. Ma nuit elle-même n’était pas reposante. Qu’importe… La conversation n’est pas des plus plaisantes pour moi. D’autant plus que je doute qu’on puisse nommer ceci de cette manière. Plutôt… une devinette ? Cela m’agace plus que de raison et j’ai très envie de m’en aller. Ne gâchez donc pas la chance que je vous donne. Cela serait très dommage pour vous.

    J’écoute en passant outre vos soupirs et en retenant les miens.
    Votre nom serait donc… Aliyev ? Un pseudonyme ? Peut-être, à moins que vous n’ayez simplement la gentillesse de me donner au moins une partie de votre nom. Qu’en sais-je ? Ne vous connaissant pas, je n’ai aucun moyen de savoir. Toutefois, je comprends bien que la sonorité n’est pas japonaise. Seriez-vous vraiment un étranger ? Cela correspondrait à votre léger accent. Par contre, vos autres réponses ne m’expliquent rien du tout. Pourquoi seriez-vous venu si vous n’êtes pas à ma recherche ? Si vous ne me voulez vraiment rien, pourquoi me donner ces papiers ? Attendez… du japonais ancien ?!
    Puisque vous insistez, très bien, je vais lire ces documents. De toute façon, vous venez d’éveiller ma curiosité. Et un léger espoir dans mon cœur que je refuse de vous montrer. Je prends donc avec soin la liasse de papiers et, attentivement, je les lis. Il s’agit effectivement de japonais ancien. Cette écriture qui semble avoir disparu de ces terres depuis bien longtemps. Quant au contenu… Pourquoi me donner des formulaires d’adoption ? Et…

    - Puis-je savoir qui est Solhanne Leslie ?

    Je n’ai pas terminé de tout lire et je m’applique à ne rien oublier, à ne rien laisser au hasard. Sait-on jamais. Mais j’ai besoin de savoir de qui il s’agit avant de pouvoir me faire un avis complet sur la situation. Pour peu que je sois face à une personne un peu conservateur, curieuse ou extrêmement envieuse de me mettre la main dessus, ce ne serait pas étonnant que ces documents soient dans ma langue natale. Je n’ai aucune preuve que ce soit lui, cette personne que je cherche depuis si longtemps maintenant.

    - Et pouvez-vous me parler de cette académie ?

    Encore une fois, il est hors de question que j’accepte toute proposition sans avoir la moindre information. Je vois bien que vous êtes fatigués comme je le suis, mais je ne peux pas me laisser aller à l’espoir aussi facilement. Combien de fois je me suis fait avoir par le passé, la solitude étant trop pesante pour que je puisse réfléchir clairement. D’ailleurs, je me demande :

    - Et pourquoi êtes vous la personne mandatée pour me trouver à ce rendez-vous si vous êtes si peu motivé à le faire ? Pourquoi la personne concernée n’est-elle pas venue elle-même ?

    J’ai encore tant de questions. Le concernant, lui qui est face à moi. Concernant la personne qui me cherche. Sur cette île sur laquelle je dois trouver Musashi Azami pour lui faire passer un message. A croire que tout a été fait pour mener mes pas là-bas, que je le veuille ou non. Peut-être qu’en allant là-bas je pourrais me faire oublier quelque temps et me reposer ? Quoique… Cela dépend si j’arrive à trouver le sommeil, je suppose.
    島へ行く?
    Vendredi 12 juillet 2024
    Aliyev Yuna L.
    Aliyev Yuna L.


    Plus de questions. C’était tout ce que je pouvais espérer car j’arrivais à terme de mes capacités pour parler le japonais de cette époque. J’avais commencé à étudier depuis que j’étais arrivé enfin… revenu… quoique j’aurais simplement dû parler anglais ou russe puisque ça, je me souvenais de “Yuna”. Enfin, le problème venait de là, je m’en souvenais mais ce n’était pas moi, ce qui rendait l’exercice compliqué en plus de me donner la migraine très facilement.
    Je poussais un soupir, observant mon interlocuteur qui semblait bien jeune. Comme si je pouvais me fier à cela. L’âge, le physique, les capacités… on ne pouvait se fier à rien dans ce monde. Plus rien n’avait de sens depuis longtemps et ce n’était pas mon but d’en trouver un. Le seul que j’avais était de retrouver le créateur de “Hope” avant qu’il ne crée un désastre qui conduira tout à sa fin. De nouveau, mon regard se voila d’une terrible solitude, très sombre et d’un certain fatalisme immuable. Quel horrible nom, Hope.

    Solhenne Leslie ? Donc comme le susnommé me l’avait dit, tu ne le connaissais pas. Sérieusement, et il voulait vraiment que je réussisse à te convaincre ? Déjà que je ne savais pas pourquoi je devais le faire… A ce stade là, j’avais l’impression que c’était un test et que quelqu’un allait sortir de nulle part pour attenter à ma vie si jamais je ne faisais rien de correcte. Quelle désagréable sensation…
    Risible aussi puisque qu’étant mort une fois, je n’avais pas vraiment envie de recommencer. Comme quoi, le fait que la vie n’ait aucun sens ne nous empêche pas de vouloir continuer à vivre. Stupide humanité. Ou alors était-ce à cause de mon but ? Tout serait bien plus simple si je voulais simplement détruire le monde. Beaucoup plus facile à vivre…
    Bien, cela ne réglait toutefois pas mon problème. Comment expliquer qui était Leslie Solhanne ? Dire qu’il était un vieux fou que j’avais tué par le passé ne me servirait certainement pas. Surtout que je n’étais pas certain de me souvenir de comment il avait été appelé cette fois-là… mais j’avais été plutôt occupé à autre chose pour ma défense.

    - Onmyoji.

    Est-ce que j’étais censé savoir cela ? Est-ce que Yuna avait pû le déduire ? Peut-être pas avec le mot exact… quoique. Accéder à sa mémoire était encore cruellement compliqué pour moi. Ah, mais j’avais dit que j’avais perdu la mémoire… hum… réponse instinctive ? J’avais l’impression que l’excuse ne passerait pas. Je poussais un autre soupir, juste pour attendre une seconde question, me tirant une grimace sincère.
    Et voilà qu’elle était suivie par deux autres en plus. vraiment… Non mais la meilleure, était que je n’étais pas certain de comprendre avec exactitude toutes les questions. Autant ça allait avec le nom et le mot “académie”, autant ça devenait compliqué à cerner les mots clefs maintenant.

    - Je suis russe, finis-je par dire clairement avec un air un peu plus serein comme si j’avais eu l’illumination. Quoique c’était un peu ça, peut-être qu’il comprendrait alors ma difficulté ? Pas que j’aurais été franchement plus motivé dans les conditions où on m’avait envoyé le chercher. Il y a une seule langue sur Amaya… magique ?

    C’était sûrement le mieux que je pouvais faire pour m’éviter la migraine et convaincre mon interlocuteur. Et sinon ? Eh bien j’étais aussi à court d’idées. C’était quoi déjà le reste ? Je commençais à être pressé d’en finir ou au moins aller à un endroit où la conversation serait plus simple à défaut d’autre chose. Ou qu’on me foute la paix en silence aussi, accessoirement. J’avais l’impression de ne pas avoir eu le droit au calme depuis mon retour pour penser à mon état, à tout ce que cela impliquait.
    Dire que je ne rêvais que de “vies s’agitant” avant… Enfin, ce n’était pas le moment.

    Babysitting 2.0
    Vendredi 12 juillet 2024

    Baishô Tetsuya
    Baishô Tetsuya


    Un Onmyoji.
    Telle est la nature de Leslie Solhanne, cette personne ayant rempli des dossiers écrits en japonais ancien et souhaitant m’adopter. Du moins, c’est ce que tu me réponds avec ce mot unique. Pourquoi n’ai-je pas le droit à plus d’explications et de détails ? Qu’ai-je fait pour subir une telle pression alors que je suis fatigué. Je fais constamment attention, le plus possible, je protège mon pays sur tous les fronts qu’il m’est possible d’atteindre, et je le cherche bien que mon espoir de le revoir se soit tu depuis longtemps. Dites-moi, jeune homme, vous rendez-vous compte qu’actuellement je ne suis pas disposé à jouer aux devinettes ? Certes, vous aussi, vous avez votre histoire, vos envies et vos problèmes, mais c’est vous qui êtes venu me trouver. Si tel est le cas, c’est que vous avez fait le choix de le faire. Alors, pouvez-vous vraiment me reprocher de poser des questions ? Pouvez-vous montrer autant de lassitude tout en me tournant en bourrique ? Sachez que je ne le supporterais pas bien longtemps et que si vous insistez un peu trop je me verrais dans l’obligation de m’en aller.

    Mes questions sont sans réponse.
    Du moins, pas celles que j’aurais dû avoir. A la place, j’apprends la raison pour laquelle la communication est si difficile. Son accent vient également de cette même raison : il est russe. J’imagine donc qu’il ne doit pas être très à l’aise avec le japonais. Et il m’apprend également que l’île Amaya ne connaît qu’une seule et même langue, chose faite potentiellement par magie. Une information dont lui-même n’est pas sûr. C’est à mon tour de soupirer alors que je me frotte le coin des yeux, près de l’arrête de mon nez. Les yeux fermés, j’utilise mes deux mains pour cette menue entreprise destinée à faire reculer le début de migraine que je ressens alors que je laisse mes coudes reposer lourdement sur la table. Pourquoi m’envoyer un homme avec lequel il est impossible de communiquer. Et même si c’est le cas, pourquoi ne pas m’écrire une lettre pour m’expliquer les choses correctement ? Quel casse-tête ! Je ne suis pas d’humeur !

    Bon, reprenons depuis le début.
    Cette personne, Leslie Solhanne, un Onmyoji en lien avec la famille Musashi et vivant sur l’île Amaya. Il me connaît au point de faire un portrait détaillé, mais j’imagine que ce détail pourrait venir de n’importe qui ayant remonté ma trace. Je ne pense pas avoir réussi à effacer toutes les traces de mon existence, et les caméras de surveillance prenant beaucoup d’importance dans la société, je doute pouvoir m’appuyer sur cet indice. Toutefois, il connaît le japonais ancien au point de l’écrire couramment, sans erreur ou confusion. Dans mon entourage proche, il n’y a pas beaucoup de personnes qui correspondent à cette description. Et si je pars sur cette déduction potentiellement foireuse, il n’y a qu’une seule personne qui serait à même de me pousser à bout en me posant de telles devinettes. Mais… pourquoi ? Pourquoi faire cela si c’est vraiment lui ? N’ai-je pas assez souffert comme ça pour qu’il en rajoute ? Maître…

    Je me relève.
    Je n’obtiendrais aucune autre information en restant là et il semblerait que rien ne se fera tant que je ne signerais pas ces papiers. Leslie Solhanne, si jamais il s’avère que vous êtes une personne sans foi ni loi, je vous le ferais regretter amèrement.
    Cette menace silencieuse proférée, je prends gentiment le stylo qui m’a été donné plus tôt et signe docilement les documents en prenant le temps de les relire afin d’être conscient de chaque détail. Oui, je compte bien mémoriser chaque petit caractère, chaque clause, chaque argument qui a été posé sur ces feuilles de papiers tendues sans la moindre explication. Puis, cela fait, je vous rends le tout en vous regardant droit dans les yeux.

    - Il semble que vous ayez réussi votre mission avant que les deux heures ne soient passées. Souhaitez-vous manger ?

    Après coups, je me rappelle qu’il ne parle pas couramment japonais et décide de lui passer un message très sensiblement similaire dans un anglais approximatif. J’ai cru comprendre que c’est une langue qui est apprise dans le monde entier, alors j’ai passé une partie de mon temps libre à l’apprendre également, tout comme d’autres langues. Mille ans, c’est plutôt long. Maintenant, j'ai plus qu'à espérer que nous puissions nous comprendre un peu, désormais.
    島へ行く?
    Vendredi 12 juillet 2024
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