Je me trouve à Puerto Montt, au Chili. Je ne sais pas du tout où je peux aller pour fuir les autorités qui me prennent autant pour un délinquant (ce qui n’est pas faux puisqu’il faut bien que je survive même si j’ai encore des difficultés à m’y faire) qu’un meurtrier. Je n’ai aucun but, ce qui ne change pas grand chose à avant, si ce n’est que ça peut me mettre grandement dans les ennuis les plus merdiques du monde…
Je suis arrivé il y a moins de vingt-quatre heures et je pense déjà qu’il faut que je parte loin de là. Mais pour aller où ? Dernièrement, je longe comme je peux la côte maritime en espérant qu’une catastrophe naturelle ne me tombera pas dessus. Et aussi par peur de me faire engloutir par toute cette eau. Je n’arrive pas à me défaire de cette peur débile qui m’empêche même de prendre un bateau pour aller sur un autre continent. Et, maintenant que je suis arrivé là, je me sens un peu coincé. Alors, je profite de mon entrée dans un magasin pour un énième vol à l’étalage pour choper une carte des environs disponible à l’extérieur. Je déteste être devenu bon en la matière. J’ai vraiment l’impression qu’il serait normal que je sois arrêté, même si je fais ça plus pour survivre que par malice. Mais je ne compte pas me faire pincer puisque ce ne serait pas pour ça que je serais jugé. Je ne suis pas idiot. J’ai bien remarqué que les informations parlaient de moi, que ce soit dans les journaux ou à la télévision. Quelle poisse ! Dire que je suis certain que personne ne me croirait si je venais à clamer que je suis innocent. Comment expliquer ce que je ne comprends pas moi-même ?
Avant de me faire remarquer par les personnes assez attentives pour me reconnaître, je sors du centre ville pour me diriger vers la périphérie, mon sac sur le dos. Je suis plutôt content d’avoir réussi à troquer des vêtements contre des babioles que j’avais chopé dans une plus petite ville plus au nord. Ainsi, j’ai quelques changes et un peu de monnaie pour aller dans une laverie. Ce ne sera sans doute pas suffisant, mais bien assez pour ce soir puisqu’ainsi je peux éviter de truander un motel, qu’il soit miteux ou pas. Je préfère vraiment les vieilles baraques abandonnées que les lieux où je me mets en danger autrui. Ainsi, je “visite” quelques-unes de ces bicoques qui ne valent pas un clou avant d’arriver face à un immeuble qui ne paye pas de mine. L’idée de monter à nouveau des escaliers dans ce genre d’endroit me tire une grimace. Cette fois, il n’y aura personne pour me sauver la mise si un incident survient. Mais, d’un autre côté, rien ne me permettrait de passer une bonne nuit de sommeil après cette longue marche. Que choisir ? Avancer un peu plus ou risquer de nouveaux ennuis ?
Cette série d’incidents qui ne cessent de me poursuivre encore et encore, m’obligeant parfois à rester à jeun un à plusieurs jours selon la situation, ont grignoté ce qu’il me restait de pensée positive. En grandissant, je suis devenu assez pessimiste, incapable de voir les choses d’une façon qui puisse m’être favorable. Au point que, devant le choix qui m’a stoppé dans ma progression, la réflexion me poussant à jouer avec la mèche brune devant mes yeux, je ne vois rien qui puisse me donner l’espoir de trouver un endroit qui n’ait pas un problème ou une autre. Alors, soupirant, je lâche mes cheveux pour entrer dans l’imposant bâtiment. Celui-ci était un immeuble comptant au moins trois appartement par étage, de ce que je constate. Ma visite se fait d’abord dans ceux du rez-de-chaussée mais, évidemment, rien ne convient. Mur brisé. Pas de meuble permettant de dormir et des débris au sol. Porte qui ne s’ouvre pas. La poisse me poursuit vraiment inlassablement…
Soupirant à nouveau, je m’engage prudemment dans les escaliers. Dire que toutes ces saloperies me sapent ma confiance en moi et m’oblige à me méfier de chaque élément de mon environnement. C’est tellement démoralisant que j’aimerais parfois simplement abandonner une bonne fois pour toute. Pourquoi est-ce que je me démène à survivre alors que je sais que ça finira mal de toute façon ?
Comme pour répondre à cette question, je sens les escaliers s’effondrer sous mes pieds. Sous l’effet de l’adrénaline, je m’élance pour atteindre la partie du sol qui semble stable. Malheureusement, je ne suis pas assez rapide et ce n’est qu'in extremis que je me rattrape, évitant ainsi une chute potentiellement mortelle. Une chute toujours possible cela dit : ma prise est mauvaise. Il suffit que mes doigts lâchent pour que mon espoir se brise. Qu’est-ce que je risque ? Me briser la nuque ou la colonne, donc la mort ou la paralysie ? Du moins dans le pire des cas, j’imagine. A moins qu’il n’y ait des barres de fer, encore une fois. Dieu, je préfèrerais tellement pouvoir avoir une vie moins “aventureuse” ! Sachant pertinemment que je ne pourrais compter que sur moi-même, je force comme je peux sur mes bras pour me remonter. Ce que je peux être lourd ! Ou je manque d’exercice. Enfin, quelle que soit la raison, je suis tout simplement incapable de me remonter plus qu’en plaquant un bras sur la marche qui m’a permit de sauver ma peau. Ma voix retentit sous l’effort et résonne dans le bâtiment. La sueur perle sur mon front, tombant dans mes yeux au même titre que mes cheveux. Ma respiration est saccadée à cause de la peur et de l’effort. Je suis tout bonnement mal barré !
Je suis arrivé il y a moins de vingt-quatre heures et je pense déjà qu’il faut que je parte loin de là. Mais pour aller où ? Dernièrement, je longe comme je peux la côte maritime en espérant qu’une catastrophe naturelle ne me tombera pas dessus. Et aussi par peur de me faire engloutir par toute cette eau. Je n’arrive pas à me défaire de cette peur débile qui m’empêche même de prendre un bateau pour aller sur un autre continent. Et, maintenant que je suis arrivé là, je me sens un peu coincé. Alors, je profite de mon entrée dans un magasin pour un énième vol à l’étalage pour choper une carte des environs disponible à l’extérieur. Je déteste être devenu bon en la matière. J’ai vraiment l’impression qu’il serait normal que je sois arrêté, même si je fais ça plus pour survivre que par malice. Mais je ne compte pas me faire pincer puisque ce ne serait pas pour ça que je serais jugé. Je ne suis pas idiot. J’ai bien remarqué que les informations parlaient de moi, que ce soit dans les journaux ou à la télévision. Quelle poisse ! Dire que je suis certain que personne ne me croirait si je venais à clamer que je suis innocent. Comment expliquer ce que je ne comprends pas moi-même ?
Avant de me faire remarquer par les personnes assez attentives pour me reconnaître, je sors du centre ville pour me diriger vers la périphérie, mon sac sur le dos. Je suis plutôt content d’avoir réussi à troquer des vêtements contre des babioles que j’avais chopé dans une plus petite ville plus au nord. Ainsi, j’ai quelques changes et un peu de monnaie pour aller dans une laverie. Ce ne sera sans doute pas suffisant, mais bien assez pour ce soir puisqu’ainsi je peux éviter de truander un motel, qu’il soit miteux ou pas. Je préfère vraiment les vieilles baraques abandonnées que les lieux où je me mets en danger autrui. Ainsi, je “visite” quelques-unes de ces bicoques qui ne valent pas un clou avant d’arriver face à un immeuble qui ne paye pas de mine. L’idée de monter à nouveau des escaliers dans ce genre d’endroit me tire une grimace. Cette fois, il n’y aura personne pour me sauver la mise si un incident survient. Mais, d’un autre côté, rien ne me permettrait de passer une bonne nuit de sommeil après cette longue marche. Que choisir ? Avancer un peu plus ou risquer de nouveaux ennuis ?
Cette série d’incidents qui ne cessent de me poursuivre encore et encore, m’obligeant parfois à rester à jeun un à plusieurs jours selon la situation, ont grignoté ce qu’il me restait de pensée positive. En grandissant, je suis devenu assez pessimiste, incapable de voir les choses d’une façon qui puisse m’être favorable. Au point que, devant le choix qui m’a stoppé dans ma progression, la réflexion me poussant à jouer avec la mèche brune devant mes yeux, je ne vois rien qui puisse me donner l’espoir de trouver un endroit qui n’ait pas un problème ou une autre. Alors, soupirant, je lâche mes cheveux pour entrer dans l’imposant bâtiment. Celui-ci était un immeuble comptant au moins trois appartement par étage, de ce que je constate. Ma visite se fait d’abord dans ceux du rez-de-chaussée mais, évidemment, rien ne convient. Mur brisé. Pas de meuble permettant de dormir et des débris au sol. Porte qui ne s’ouvre pas. La poisse me poursuit vraiment inlassablement…
Soupirant à nouveau, je m’engage prudemment dans les escaliers. Dire que toutes ces saloperies me sapent ma confiance en moi et m’oblige à me méfier de chaque élément de mon environnement. C’est tellement démoralisant que j’aimerais parfois simplement abandonner une bonne fois pour toute. Pourquoi est-ce que je me démène à survivre alors que je sais que ça finira mal de toute façon ?
Comme pour répondre à cette question, je sens les escaliers s’effondrer sous mes pieds. Sous l’effet de l’adrénaline, je m’élance pour atteindre la partie du sol qui semble stable. Malheureusement, je ne suis pas assez rapide et ce n’est qu'in extremis que je me rattrape, évitant ainsi une chute potentiellement mortelle. Une chute toujours possible cela dit : ma prise est mauvaise. Il suffit que mes doigts lâchent pour que mon espoir se brise. Qu’est-ce que je risque ? Me briser la nuque ou la colonne, donc la mort ou la paralysie ? Du moins dans le pire des cas, j’imagine. A moins qu’il n’y ait des barres de fer, encore une fois. Dieu, je préfèrerais tellement pouvoir avoir une vie moins “aventureuse” ! Sachant pertinemment que je ne pourrais compter que sur moi-même, je force comme je peux sur mes bras pour me remonter. Ce que je peux être lourd ! Ou je manque d’exercice. Enfin, quelle que soit la raison, je suis tout simplement incapable de me remonter plus qu’en plaquant un bras sur la marche qui m’a permit de sauver ma peau. Ma voix retentit sous l’effort et résonne dans le bâtiment. La sueur perle sur mon front, tombant dans mes yeux au même titre que mes cheveux. Ma respiration est saccadée à cause de la peur et de l’effort. Je suis tout bonnement mal barré !
Le mardi 9 juillet 2024
Avec Yaoli
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