Iroha

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Tori naku kowe suyume sama seMiyo ake wataruhin kashi wo.Sorairo haeteoki tsu heniHofune murewi numoya no uchi.

“ い ろ は に ほ へ と
ち り ぬ る を
わ か よ た れ そ
つ ね な ら む ”
“ う ゐ の お く や ま
け ふ こ え て
あ さ き ゆ め み し
ゑ ひ も せ す ”
Iroha
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    Morais de Salles Leandro
    Morais de Salles Leandro


    Je me trouve à Puerto Montt, au Chili. Je ne sais pas du tout où je peux aller pour fuir les autorités qui me prennent autant pour un délinquant (ce qui n’est pas faux puisqu’il faut bien que je survive même si j’ai encore des difficultés à m’y faire) qu’un meurtrier. Je n’ai aucun but, ce qui ne change pas grand chose à avant, si ce n’est que ça peut me mettre grandement dans les ennuis les plus merdiques du monde…

    Je suis arrivé il y a moins de vingt-quatre heures et je pense déjà qu’il faut que je parte loin de là. Mais pour aller où ? Dernièrement, je longe comme je peux la côte maritime en espérant qu’une catastrophe naturelle ne me tombera pas dessus. Et aussi par peur de me faire engloutir par toute cette eau. Je n’arrive pas à me défaire de cette peur débile qui m’empêche même de prendre un bateau pour aller sur un autre continent. Et, maintenant que je suis arrivé là, je me sens un peu coincé. Alors, je profite de mon entrée dans un magasin pour un énième vol à l’étalage pour choper une carte des environs disponible à l’extérieur. Je déteste être devenu bon en la matière. J’ai vraiment l’impression qu’il serait normal que je sois arrêté, même si je fais ça plus pour survivre que par malice. Mais je ne compte pas me faire pincer puisque ce ne serait pas pour ça que je serais jugé. Je ne suis pas idiot. J’ai bien remarqué que les informations parlaient de moi, que ce soit dans les journaux ou à la télévision. Quelle poisse ! Dire que je suis certain que personne ne me croirait si je venais à clamer que je suis innocent. Comment expliquer ce que je ne comprends pas moi-même ?

    Avant de me faire remarquer par les personnes assez attentives pour me reconnaître, je sors du centre ville pour me diriger vers la périphérie, mon sac sur le dos. Je suis plutôt content d’avoir réussi à troquer des vêtements contre des babioles que j’avais chopé dans une plus petite ville plus au nord. Ainsi, j’ai quelques changes et un peu de monnaie pour aller dans une laverie. Ce ne sera sans doute pas suffisant, mais bien assez pour ce soir puisqu’ainsi je peux éviter de truander un motel, qu’il soit miteux ou pas. Je préfère vraiment les vieilles baraques abandonnées que les lieux où je me mets en danger autrui. Ainsi, je “visite” quelques-unes de ces bicoques qui ne valent pas un clou avant d’arriver face à un immeuble qui ne paye pas de mine. L’idée de monter à nouveau des escaliers dans ce genre d’endroit me tire une grimace. Cette fois, il n’y aura personne pour me sauver la mise si un incident survient. Mais, d’un autre côté, rien ne me permettrait de passer une bonne nuit de sommeil après cette longue marche. Que choisir ? Avancer un peu plus ou risquer de nouveaux ennuis ?

    Cette série d’incidents qui ne cessent de me poursuivre encore et encore, m’obligeant parfois à rester à jeun un à plusieurs jours selon la situation, ont grignoté ce qu’il me restait de pensée positive. En grandissant, je suis devenu assez pessimiste, incapable de voir les choses d’une façon qui puisse m’être favorable. Au point que, devant le choix qui m’a stoppé dans ma progression, la réflexion me poussant à jouer avec la mèche brune devant mes yeux, je ne vois rien qui puisse me donner l’espoir de trouver un endroit qui n’ait pas un problème ou une autre. Alors, soupirant, je lâche mes cheveux pour entrer dans l’imposant bâtiment. Celui-ci était un immeuble comptant au moins trois appartement par étage, de ce que je constate. Ma visite se fait d’abord dans ceux du rez-de-chaussée mais, évidemment, rien ne convient. Mur brisé. Pas de meuble permettant de dormir et des débris au sol. Porte qui ne s’ouvre pas. La poisse me poursuit vraiment inlassablement…
    Soupirant à nouveau, je m’engage prudemment dans les escaliers. Dire que toutes ces saloperies me sapent ma confiance en moi et m’oblige à me méfier de chaque élément de mon environnement. C’est tellement démoralisant que j’aimerais parfois simplement abandonner une bonne fois pour toute. Pourquoi est-ce que je me démène à survivre alors que je sais que ça finira mal de toute façon ?

    Comme pour répondre à cette question, je sens les escaliers s’effondrer sous mes pieds. Sous l’effet de l’adrénaline, je m’élance pour atteindre la partie du sol qui semble stable. Malheureusement, je ne suis pas assez rapide et ce n’est qu'in extremis que je me rattrape, évitant ainsi une chute potentiellement mortelle. Une chute toujours possible cela dit : ma prise est mauvaise. Il suffit que mes doigts lâchent pour que mon espoir se brise. Qu’est-ce que je risque ? Me briser la nuque ou la colonne, donc la mort ou la paralysie ? Du moins dans le pire des cas, j’imagine. A moins qu’il n’y ait des barres de fer, encore une fois. Dieu, je préfèrerais tellement pouvoir avoir une vie moins “aventureuse” ! Sachant pertinemment que je ne pourrais compter que sur moi-même, je force comme je peux sur mes bras pour me remonter. Ce que je peux être lourd ! Ou je manque d’exercice. Enfin, quelle que soit la raison, je suis tout simplement incapable de me remonter plus qu’en plaquant un bras sur la marche qui m’a permit de sauver ma peau. Ma voix retentit sous l’effort et résonne dans le bâtiment. La sueur perle sur mon front, tombant dans mes yeux au même titre que mes cheveux. Ma respiration est saccadée à cause de la peur et de l’effort. Je suis tout bonnement mal barré !
    Le mardi 9 juillet 2024
    Avec Yaoli
    Ehécatl Metztli Y.
    Ehécatl Metztli Y.

    C’était ici… c’est l’endroit que j’avais vu en rêve, c’était certain. Maintenant, il ne me restait plus qu’a attendre la personne que j’avais vu dans ce songe.
    C’est avec un certain calme que je pénétrais dans le bâtiment délabré, restant attentive à tout ce qui m’entourait et qui pourrait me guider.. Je ne savais pas comment les choses allaient se passaient et où elles qu’elles me mèneraient mais je savait au fond de moi que c’était ce qui devait être fait. J’aurais pu trouver cela angoissant alors que cela ne faisait qu’une petite semaine que j’étais dans ce monde mais ce n’était pas le cas, le grand prêtre m’avait réconforté. Il m’avait dit de croire aux Dieux et en mon instinct dicté par eux. Que si ma foi était forte alors, il ne m’arriverait rien. Il n’y avait aucune faille dans ma foi alors, j’étais persuadé que tout se passerait pour le mieux.

    Mes pas me guidèrent vers le toit où j’avais une vue imprenable sur le monde qui m’entourait et, croisant mes mains sur ma poitrine, je fermais les yeux en m’ouvrant à ce nouveau monde, priant aussi les Dieux et les remerciant de leur bienveillance.
    J’ignore depuis combien de temps je restais ainsi, la succession des heures n’ayant plus aucune importance quand je priais, mais un bruit sourd qui fit trembler le bâtiment, me forçant à ouvrir les yeux. C’est quand le brouhaha fut terminé que je redescendais en vitesse, comme s’il y avait urgence, comme si je ne devais pas perdre une seule seconde. Et c’est quand je vis un homme en bas des escaliers en train de tenter maladroitement de remonter que je compris. C’était lui.

    Me précipitant vers lui, c’est avec une infime douceur que je m’activais en silence pour l’aider à remonter. Je n’étais pas spécialement forte mais je savais parfaitement comment faire pour avoir une bonne emprise et ainsi nous éviter de chuter tout les deux un étage plus bas.
    C’est un soupire de soulagement, un peu essoufflé, que je restais assise devant lui – les jambes en « w » de par et d’autres de mon corps – tout en le contemplant.

    - Vous n’êtes pas blessé ?

    J’avais parlé avec douceur et attention, le contemplant pour savoir si quelque chose m’avait échappé malgré que je ne voit rien attestant une blessure. Une chose était certaine en tous cas maintenant que je le voyait de plus près, je ne m’étais pas trompée, c’était bien lui que j’avais vu. La vie de cet homme serait lié à la mienne pendant l’année que je passerais ici. Peut-être même plus ? Il ne servait à rien que je me pose d’avantages de questions sur le sujet, les Dieux sauraient pour moi.
    Me redressant en époussetant ma tenue – une jupe rose qui s’arrêtait au-dessus des genoux et un haut noir et gris à manche mi-longue – je lui tendait la main avec une regard bienveillant pour l’aider à se relever à son tour. Si l’on m’avait mis sur sa route, j’étais persuadée que c’était pour une bonne raison et à le regarder ainsi, je ne pouvais qu’y croire avec force.
    Morais de Salles Leandro
    Morais de Salles Leandro


    Je vais lâcher. C’est sûr que je vais finir par lâcher. Je sens que mes bras perdent peu à peu de leur force. Mais je ne sais pas comment prendre ce fait. Soulagement parce que tomber finira peut-être par tout arrêter ? Avec fatalisme parce qu’il était certain que ça finirait par arriver un jour ? Au fond, je ne peux que me féliciter de ne pas être allé dans un endroit où il y a du monde.  Qui sait combien de personnes auraient été blessées par ma faute, encore une fois ?

    Je crois que je suis en train de devenir dingue. Est-ce que je souhaite de l’aide tant que ça pour que j’entende des bruits de pas arriver dans ma direction ? Il n’y a normalement personne dans les environs. Que je sache du moins. Pourtant, deux pieds entrent dans mon champ de vision, ainsi qu’une chevelure argentée, avant qu’une force clairement aidante ne me donne la possibilité de remonter sur la terre ferme. Qui sait combien de temps ces blocs de béton tiendront encore, surtout avec la malchance que je me traîne. Pourtant, fatigué comme je le suis, j’ai des difficultés à bouger dans l’immédiat. J’imagine que les retombées de l’adrénaline n’aident pas non plus.

    Ce n’est qu’une fois que j’entends une voix féminine à côté de moi que je tourne la tête vers la personne qui m’a apporté son aide. Elle a l’air jeune, autant que moi peut-être, malgré la couleur particulière de ses cheveux. Jolie aussi. Sa voix est assez douce, tout comme son expression alors qu’elle me tend la main. Dans un sens, c’est plutôt sympathique de sa part, mais peut-être un poil naïve et tête brûlée. Elle ne me connaît pas, du coup j’ai des difficultés à voir son action comme elle l’est réellement : préventive et altruiste. Aussi, je me relève doucement en m’appuyant sur mes genoux en répondant sur un ton plus doux que je ne l’aurais voulu :

    - Je vais bien.


    J’aurais aimé la refroidir de rester à mes côtés pour la protéger, même si cela nous aurait sans doute blessés autant l’un que l’autre. Dans la même optique, puisque mes paroles semblent inutilement douces, je vérifie l’état de mes vêtements que j’époussette comme elle l’a fait plus tôt elle-même, puis, prudemment, je monte le reste des escaliers pour atteindre l’étage. Ce n’est que là que je regarde un peu en contrebas. Petite vérification qui me permet de comprendre que la seule manière pour moi de mourir cette fois était de me briser le cou. Cela aurait sans doute été bien moins douloureux. Enfin, c’est tout de même mieux d’être en vie. Alors, m’obligeant à ne plus y penser, je me dirige vers le premier appartement sur ma gauche pour tenter d’y entrer, peu confiant en l’idée que cela puisse arriver. A quoi bon se faire inutilement de faux espoirs dans une situation comme la mienne ?
    Le mardi 9 juillet 2024
    Avec Yaoli
    Ehécatl Metztli Y.
    Ehécatl Metztli Y.
    Il se relève mais ne prends pas ma main, alors je la serre contre l’autre juste en dessous de ma poitrine tout en le regardant. Au moins, il n’a pas l’air blessé…
    Il me réponds qu’il va bien et mon sourire se fait plus grand alors que j’accueille la nouvelle avec joie. Je suis heureuse d’être arrivée à temps pour l’aider. Alors qu’il avance, je jette un coup d’œil en contre-bas, frissonnant en constatant la hauteur de la chute qu’il aurait pu faire avant de le suivre tout en restant quelques pas derrière lui. Ma démarche était légère et mon regard observait les environs même si je m’assurait toujours de ne pas le perdre des yeux. Si les Dieux m’avait mit sur son chemin, ce n’était pas pour rien alors, je ne voulais pas que l’on se sépare aussi vite.

    Je le vois s’approcher d’un porte alors, je m’approche un peu plus de lui pour comprendre ce qu’il veut faire, aidant discrètement si celle-ci fait mine de résister.
    La porte s’ouvre et je le suis en silence, découvrant les lieux peu après. C’est en voyant le canapé que je me rends compte que je suis fatiguée de mon périple. Pourtant, je ne vais pas m’y installer, préférant observer celui que je venais de rencontrer. Il gardait le silence et me tournait le dos depuis qu’il avait prit sa marche pour quitter les escaliers. M’avait-il menti et s’était-il fait mal finalement ?

    - Je m’appelle Yoali. Est-ce que je peux connaître ton prénom ?

    C’était toujours mieux de connaître un prénom pour apprendre à faire connaissance. Je restais cependant immobile pas très loin de la porte, mes mains toujours serré l’une contre l’autre au niveau de mon ventre comme si je voulais prendre le moins de place possible tout à en le suivant du regard. En réalité, comme je ne savais pas ce qu’il cherchait, je ne voulais pas le déranger dans sa quête en me mettant sur son chemin.

    - Est-ce que je peux t’aider ?

    J’aimerais le comprendre et apprendre. Après-tout, il était la première personne avec qui j’interagissais réellement depuis que j’étais de ce côté du monde. Pas par manque de volonté de ma part mais parce que à partir du moment où j’avais eut son visage en rêve, je n’avais eut qu’une hâte, c’était de comprendre le sens de cette vision et de le trouver.
    Les Dieux ne donnaient jamais de messages sans raison.
    Morais de Salles Leandro
    Morais de Salles Leandro


    Miracle !! La porte s’est ouverte !! Bon, maintenant il faut que je vérifie que le sol ne s’effondrera pas sous mes pieds (même si je reste persuadé que même si rien n’indique que c’est possible ça le fera quand même), qu’il y a un endroit potable dans lequel dormir, que le toit ne me tombera pas sur la tête bien que je puisse faire les mêmes remarques qu’avec le sol… Quoique, avec toute la poisse qui me tombe dessus, il faudrait peut-être que je songe qu’il soit possible que je me fasse attaquer par des lapins carnivores aussi. Bref ! Pour commencer, j’entre dans ce qui fut autrefois un lieu de vie sans me soucier de la personne qui m’est venue en aide. Elle est jolie, serviable, mais certainement bien trop gentille pour mériter de se prendre toute ma poisse dans le nez. Si je suis parti de chez moi, c’est justement pour que personne ne soit mêlé à tout ce qui m’arrive tous les jours.

    Mon sac toujours sur le dos au cas où je devrais partir rapidement, je commence mon inspection minutieuse qui semble avoir été un salon. Le canapé qui trône au milieu de la pièce est inespérément en bon état. Les vitres paraissent tenir le vent à l’extérieur pour le moment. et il n’y a pas de meuble qui pourrait servir de cachette à un nuisible quelconque… ou bouffeur de viande. Je regarde alors rapidement dans les autres pièces en remarquant un détail un peu étrange. Comment cela se fait-il que le sol ne se soit pas effondré sous les pieds de la demoiselle qui m’a aidée ? Demoiselle qui se présente alors que je suis sur le point d’entrer dans une autre pièce. Yoali. Un joli prénom qui lui sied à merveille. J’aimerais pouvoir être agréable avec elle en lui répondant simplement. Mais puisqu'elle m’a suivi jusqu’ici alors que je ne lui parlais pas, sans doute y verrait-elle une invitation à rester à mes côtés. Je ne dois pas prendre de risque. Alors, prenant mon air le plus méchant, je tente de l’envoyer sur les roses :

    Et pourquoi te le dirais-je ? Je suis occupé, j’ai pas le temps de me soucier de toi.


    J’ai mal. Beaucoup trop pour soutenir son regard ou guetter sa réaction. Sans parler de la honte que je ressens. Alors, j’entre dans une chambre avec un lit à deux places. Aucun autre meuble, il faut croire. Alors, je vérifie les draps et ce qui pourrait se trouver sous le matelas en utilisant mon portable comme une lampe de poche. Rien qui puisse être un danger. Mais n’ai-je pas la poisse au point de m’étrangler avec les draps ? Par pure prudence, je sors de la chambre pour poser mon sac sur le canapé, signe que je compte me poser là ce soir. J’ai la nette impression que cet appartement était encore habité jusqu’à peu, mais je ne peux pas vraiment juger sans savoir.

    Entendre de nouveau la voix de la jeune femme m’arrête d’un coup. Que fait-elle encore ici ? Ça ne lui a pas suffit ? Dois-je vraiment être plus méchant que ça pour que tout le monde comprenne qu’il ne faut pas rester près de moi ?! Un regard vers elle me donne l’impression qu’elle est mal à l’aise, qu’elle ne sait pas quoi faire et limite qu’elle attend quelque chose de ma part. Je la toise autant qu’il m’est possible de le faire avant de détourner le regard en répondant durement :

    Je veux pas de ton aide. Retournes chez toi avant que je te fasse du mal !


    Je ne la frapperais pas. Je ne le pourrais jamais. Mais comme il semble que toute la merde possible pouvant arriver à une personne semble se concentrer sur moi seulement, j’imagine pouvoir dire que je suis tout simplement l’initiateur des malheurs de ceux qui sont proches de moi. Comme les pauvres bougres morts dans mes bras alors que j’étais certain qu’ils pourraient survivre jusqu’à l’arrivée d’une ambulance.
    Le mardi 9 juillet 2024
    Avec Yaoli
    Ehécatl Metztli Y.
    Ehécatl Metztli Y.



    Je le regarde faire le tour des lieux avec minutie tout en restant sur le palier de la porte, bien qu’à l’intérieur de la pièce. Chers Dieux, est-ce la bonne façon d’agir ? J’ai l’impression qu’il ne veut pas que je reste puisqu’il me tourne le dos et fait comme si je n’étais pas là. Pourtant, si vous m’avez permis de le voir en rêve, c’est que je dois rester à ses côtés n’est-ce pas ? J’espère pouvoir me montrer digne de votre message.

    C’est d’une voix claire mais douce que je finis par me présenter, comme pour faire un premier pas vers lui. Est-ce qu’il l'acceptera ?

    Et pourquoi te le dirais-je ? Je suis occupé, j’ai pas le temps de me soucier de toi.


    Il le refuse mais je ne m'en offusque pas, ne bougeant pas de ma place alors que je me souviens que les Dieux m’avaient fait la prédiction que cela ne serait pas simple. Il a l’air tellement agité, comme si un monstre allait sortir de chaque recoin pour nous dévorer. Il y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour apaiser sa crainte ?
    Il quitte la pièce avant que je n’ai le temps de le lui demander et je finis par fermer la porte derrière moi avec une grande patience et presque sans aucun bruit. Je n'entre pourtant pas davantage de l’entrée, ne voulant pas m’imposer plus que je ne le faisais déjà.

    Je le vois revenir et poser son sac, a-t-il décidé que la place lui convenait ? Je posais sur lui un regard doux et bienveillant. J’en suis heureuse si ça lui permet de se reposer un peu et de se poser de toute cette agitation qui le secoue. Il a l’air d’en avoir besoin.
    Merci à vous pour nous avoir offert cet endroit à l'abri du froid.

    Je veux pas de ton aide. Retournes chez toi avant que je te fasse du mal !

    Tu ne m’en feras pas, je le sais.


    Mon ton était sans appel bien qu’il gardait toute sa douceur. Mon regard vers toi se fit également plus catégorique même si je n'avançais pas vers toi. Les Dieux ne m’auraient pas mis sur ton chemin si c’était pour me blesser. Et si c’était le cas, ce serait pour me faire apprendre quelque chose ou bien que j’avais fait une erreur dans l’interprétation de leur message pour moi. Je ne pensais tout de même pas me tromper, cela se voyait dans tes agissements, à chaque fois que tu prononçais de telle parole dure à mon égard, tu ne me regardais jamais, tournant la tête et me tournant parfois même le dos comme pour fuir tes propres mots.

    De quoi as-tu peur ?


    Peut-être que si tu me le disais, alors je pourrais te venir en aide et que tu ne serais plus obligé de détourner le regard en me parlant. Excusez-moi de ne pas comprendre assez rapidement encore, c’est pour cela que je dois parcourir le monde seul, pour apprendre à comprendre au mieux afin de pouvoir au mieux interpréter les messages des Dieux et guider mon peuple selon leur bienveillance.

    Le mardi 9 juillet 2024
    Avec Leandro
    Morais de Salles Leandro
    Morais de Salles Leandro


    Il est simple de deviner si elle prend la mouche ou non, ou même si elle s’en va ou reste. Elle est si calme et elle a fermé la porte derrière elle pendant mon inspection. Sans doute qu’elle a voulu me signifier de cette manière qu’elle ne comptait pas s’en aller de toute façon. Qu’est-ce qui peut rendre une personne si persistante envers une autre ? Jusqu'à présent, personne ne s’est montré insistant pour rester à mes côtés. Abandonné par mes parents, négligé par ma nounou qui a fini par s’en aller, délaissé par mes soi-disant amis… Il n’y a sans doute personne vers qui je pourrais me tourner quel que soit mon problème. Qui voudrait croire en la sincérité d’un “délinquant” et qui voudrait rester à côté d’un porte-malheur ? … A part elle. Elle doit avoir un grain pour insister avec autant de fermeté.

    Qu’à cela ne tienne, ce n’est plus mon problème ! La journée a été longue et épuisante, alors j’ai besoin de repos. Je m’assieds donc sur le canapé dans le but de m’y allonger quand j’entends encore sa voix. Je tourne alors un regard blasé, las et désappointé vers elle.
    T’es sérieuse, meuf ?! Tu n’as nul part où aller que tu viens risquer ta vie à mes côtés ? N’as-tu donc pas remarqué que les escaliers par lesquels tu es sans doute passée se sont écroulés pendant que je passais ? A moins que tu ne sois débilement persuadée que j’ai sauté pour atteindre un étage plus haut ? Je ne suis pas si stupide ou suicidaire, désolé de te décevoir. Et cette question qui sort de nul part… Je peux savoir ce qui te fait croire que j’ai peur ?! J’ai l’air inquiet pour toi ? Crois-moi, je suis aussi calme que possible puisse l’être ! Pas besoin de t’inquiéter pour moi et va-t-en une bonne fois pour toute !

    T’as pas une famille qui t’attend ?! Un fille naïve comme toi a sans doute quelqu’un qui la choie constamment, alors va retrouver ce quelqu’un et arrête de me faire chier !


    Sur ces mots, alors que je nourris l’espoir de l’avoir assez blessée pour qu’elle s’en aille, je me couche dans le canapé, face contre le dossier, un bras sous la tête. Les yeux fermés, j’ignore complètement sa présence et j’essaie déjà de trouver le sommeil qui ne vient pas. Morphée, espèce de sale petit… Je pousse un soupire avant de regarder du coin de l'œil si elle est là ou non. Qui sait, peut-être a-t-elle fait si peu de bruits pour ne pas me déranger que je n’ai pas remarqué son départ. Mais non, elle est toujours là, plantée comme un piquet. C’est pas possible… Et sa question qui me revient en mémoire… Peur, hein ? Qu’est-ce qui aurait pu lui faire croire que j’ai peur ? C’est n’importe quoi ! De quoi pourrais-je avoir peur maintenant ? Oh ! Si ! Que le toit me tombe sur la tête pendant mon sommeil, ou le sol. Ou alors qu’un chien que j’ai laissé passer pendant mon inspection m’attaque et, pire, qu’il me file la rage. Je peux en avoir beaucoup d’autres de la sorte. Mais je doute que même si je venais à lui dire qu’elle comprenne pourquoi j’ai tant de craintes à ce propos. Je ne peux pas me détendre, sinon je pourrais mourir. Mais tu dois être à des années lumière de ce genre de problèmes, n’est-ce pas, petite demoiselle ?
    Le mardi 9 juillet 2024
    Avec Yaoli
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